Rokhaya Guèye, responsable de formación del Comité Nacional de Mujeres de la Confederación Nacional de Trabajadores de Senegal (CNTS) nos envía esta reflexión con el título, Razones del auge del sector informal en Senegal.
Le secteur de l’économie informelle au Sénégal
L’emploi dans le secteur de l’économie informel le est considéré comme une stratégie de survie pour les plus vulnérables et les non qualifiés ,en l'absence d'autres choix , un absorbant de l'excédent de population active en fournissant des biens et des services aux groupes à faible revenu ou aux populations non qualifiées.
L’emploi informel représente environ 60% de l’emploi total au Sénégal. Il absorbe une main d’œuvre très importante (dans le commerce, l’artisanat et le service). Ces pratiques s’effectuent généralement dans le cadre de la tolérance des pratiques illégales développées dans les circuits économiques parallèles.
Le secteur informel est l'ensemble des activités économiques qui se réalisent en marge de législation pénale, sociale et fiscale ou qui échappent à la comptabilité nationale, c’est l'ensemble des activités qui échappent a la politique économique et sociale, donc a toute régulation de l'Etat
Les conditions de travail dans l’économie informelle sont réellement déplorables, tant sur le plan de la rémunération que de la santé et de la sécurité. Les revenus sont généralement peu élevés et il n’existe aucun régime de progression barémique à l’ancienneté ou à la productivité pour les salariés de l’informel. Bon nombre d'entre eux survivent en exerçant plusieurs emplois. En général, les incertitudes et les risques qui accablent l’économie informelle engendrent un profond sentiment d’insécurité de l’emploi.
Les caprices de la nature et les méfaits des politiques d’ajustement structurel, ne font souvent qu’accroître ce climat d’incertitude tant au niveau de l’emploi qu’au niveau des revenus.
Une analyse critique des problèmes liés aux conditions de travail est aujourd'hui nécessaire, pour que le syndicalisme puisse attirer les travailleurs de l’économie informelle et pour qu’il soit à même d’apporter des solutions à leurs problèmes.
L’exode rurale, le développement du chômage urbain, conséquence logique de la crise économique, ont provoqué l'émergence et l'essor du secteur informel. C'est une question de survie des populations refusées par le secteur formel.
L’incapacité de l'Etat à répondre aux besoins fondamentaux de la population dans les domaines de l'emploi, de la santé, du logement et de l'éducation qui est à l'origine du foisonnement du secteur informel.
La production du secteur informel au Sénégal intervient pour 52% dans la production intérieure brute totale, dont 95% dans l'agriculture, 35% dans l’industrie, 50% dans les services. L'emploi dans le secteur informel urbain est passé en 10 ans (1980/1990) de 58 à 77% de l'emploi total.
Forts de leur longue expérience d’organisation et de mobilisation, les syndicats devraient élaborer de nouvelles stratégies pour s’attaquer au recrutement dans l’économie informelle en misant sur la collaboration des diverses associations et s’appuyer sur des politiques mises en œuvre avec elles ci et en tenant compte des besoins spécifiques de chaque association.
L’existence de différentes catégories de travailleurs dans l’économie informelle exige des syndicats l’analyse de leurs activités et la volonté de les catégoriser en priorité.
Soucieux des enjeux et des défis qui interpellent le mouvement syndicat (émiettement ,précarité de l’emploi, manque de formation syndicale, non implication des femmes dans les instances de décision), nos responsables syndicaux doivent être plus que jamais déterminés à trouver des solutions durables à ces interrogations par la massification du syndicat avec une forte présence des travailleurs du secteur de l’économie informelle, des femmes et des jeunes , par une bonne organisation , un renforcement de leur capacités et la prise en compte effective de la dimension genre dans toute les organisations syndicales.
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