Dans sa dernière lettre mensuelle, le Centre marocain de conjoncture (CMC) a traité la problématique de l'économie informelle et ses perspectives au Maroc. | ||||||||
Selon le CMC, l'économie informelle, couvrant d'innombrables activités non reconnues, non enregistrées ou encore non réglementées, continue d'occuper une place importante dans l'ensemble du système de production malgré les efforts entrepris en vue de son intégration dans le tissu économique moderne. En témoignent les dernières données disponibles à ce sujet qui révèlent que les différentes activités relevant du secteur informel participent à hauteur de 14 % du PIB et de 37 % de l'emploi non agricole. En fait, rien ne semble arrêter son extension galopante. Depuis le début de la décennie, au niveau de la production, l'économie informelle est en perpétuel développement avec un chiffre d'affaires atteignant 280 MMDH en 2007 et une valeur ajoutée de près de 110 MMDH. Selon les estimations des économistes du CMC, le taux de croissance de la production du secteur aura ainsi atteint 6,5 % en moyenne par an depuis le début de la décennie, soit un rythme sensiblement plus accéléré que la croissance globale de l'ensemble des activités de production. Par ailleurs, dans son expansion, le secteur informel repose sur certaines branches d'activités liées principalement au commerce et services. Ces domaines prédominent largement dans l'économie informelle avec une part s'élevant à près de 60 % de la production totale du secteur. Quant aux activités industrielles et celles de construction, elles interviennent en seconde position avec des parts respectives dans la production informelle estimées à 30 % et 11 %. Côté emplois, les économistes du CMC estiment que le secteur informel fait preuve d'une grande capacité de création d'emplois, et ce, même si les emplois créés demeurent pour la plupart fragiles et concernent souvent des activités instables, de faible rentabilité et soumises à de multiples facteurs de vulnérabilité. Rien qu'en 2007, le nombre d'emplois créés par l'économie informelle dépasse les deux millions, ce qui représente 37 % environ de l'emploi total dans les activités non agricoles. Ce sont notamment les activités de commerce (les unités de commerce non localisées et sans enregistrement administratif) qui concentrent plus de la moitié des emplois informels. Le reste étant pourvoyé par les activités de l'industrie et des services divers dans des proportions respectives de 21 et 19%. Il n'en demeure pas moins que les économistes mettent en garde contre l'extension non contrôlée de l'informel qui coûte, d'ailleurs, cher à l'Etat et à l'économie. « Même si l'économie informelle participe à l'équilibre social en pourvoyant des emplois et en offrant les possibilités d'insertion aux catégories de populations les plus vulnérables, il importe d'en contrôler l'expansion et de mettre en œuvre les instruments favorisant l'intégration progressive de ses activités au tissu économique moderne », insistent-ils. En d'autres mots, au-delà de son impact positif au plan de l'emploi, l'économie informelle recouvre des activités marquées par une faiblesse de la productivité et des rendements, présente des perspectives limitées en matière de revenus et de rémunérations, prive les travailleurs des avantages qu'offre le système de protection sociale, exerce une concurrence déloyale à l'égard du secteur structuré, échappe aux obligations en matière d'enregistrement et d'impôts et participe à l'évasion fiscale. Même si ces activités sont souvent illégales, elles sont pourtant tolérées tout en témoignant parfois d'une ignorance de la réglementation. Vœu pieuxPour faire face à l'extension de l'informel, les économistes préconisent certaines actions à entreprendre. Celles-ci peuvent s'inscrire autour de trois principaux axes. Il s'agit, d'abord, de l'intensification des efforts en matière de formation et son adaptation aux besoins de l'activité économique. Ensuite, de l'assouplissement du cadre réglementaire et administratif applicable aux entreprises et au monde des affaires. Enfin, il est question de réaménager le système fiscal pour prendre en considération les contraintes spécifiques aux petites entreprises exerçant dans des secteurs vulnérables dans l'artisanat, le commerce et les services. Seulement, transformer le secteur informel en un secteur organisé n'est qu'un vœu pieux pour l'économie marocaine. |
miércoles, 22 de diciembre de 2010
Rapport CMC : La production informelle en croissance annuelle de 6,5%
Rapport CMC : La production informelle en croissance annuelle de 6,5%
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