lunes, 4 de mayo de 2009

Fête du travail et revendications du pouvoir d’achat des travailleurs : le gouvernement interpellé !

La célébration de la fête du Travail en RDC a été une occasion mise à profit par les milieux syndicaux pour interpeller le gouvernement sur l’effritement continu du pouvoir d’achat des travailleurs congolais et de l’urgence qui s’impose de mieux défendre ce droit de la classe ouvrière nationale TravailleursDeux allocutions, un cahier de charges et un défilé de 4 heures ont constitué le triple événement qui a marqué la fête du 1er Mai.

Après avoir célébré « la Journée internationale des travailleurs accidentés ou morts en milieu professionnel », le 90ième anniversaire de l’OIT, le monde du travail s’est donné rendez-vous hier vendredi sur le boulevard Triomphal pour le traditionnel défilé des forces vives en présence du vice-Premier ministre en charge de la Sécurité et Défense, Me Mutombo Bakafwa Nsenda et le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale, M Kambere. Ce dernier s’est félicité du développement du chantier « Emploi » qui est à l’honneur. Il a évoqué les bons rapports qui caractérisent le monde du travail dans le cadre de la tripartite «Gouvernement, Patronat et Travailleurs », à travers le Cadre permanent du dialogue social. M Kambere a également loué les bonnes relations existantes entre la RDC et l’OIT à travers 36 conventions signées par le gouvernement congolais.

Le président de l’Intersyndicale nationale du Congo, Symphorien Dunia, a profité de l’événement pour déposer le cahier des charges des travailleurs au gouvernement représenté par Me Mutombo.

L’accord de Mbudi et le Smig

Selon Symphorien Dunia, « l’ensemble des masses laborieuses mènent une vie de pauvreté et de misère suite à la modicité de leurs salaires, à l’effritement du pouvoir d’achat du fait de la flambée des prix accentuée aujourd’hui par la crise financière internationale ». Cette situation risque de freiner, l’élan de développement faute de formation d’une frange de la jeunesse et suite au dysfonctionnement de l’administration publique et à la démotivation des fonctionnaires, a constaté M Dunia.

Celui-ci a exigé du gouvernement « l’application intégral de l’accord de Mbudi » relatif au barème salarial des agents de l’Etat principalement des enseignants, professeurs, magistrats, médecins et les autres catégories d’agents faisant partie du personnel de l’Etat. Le syndicaliste a noté que dans le secteur privé, paraétatique ainsi que dans celui de l’économie informelle, les travailleurs continuent à mener une vie indécente malgré « le réajustement du SMIG qui n’a pas amélioré leur pouvoir d’achat faute de mesures d’encadrement prévues par la loi ; allusion faite ici à la Commission nationale des prix et la Commission de suivi et d’évaluation du SMIG.

Manque de volonté politique

M. Dunia a relevé aussi le manque de volonté politique du gouvernement qui, sur les 15 revendications soumises il y a une année, seules deux ont trouvé un début de solution ; à savoir la mise en place du cadre permanent du dialogue social (CPDS) et la prise en charge par le gouvernement du Groupe-travailleurs aux assises de la Conférence internationale du travail. La révision de la loi-cadre de l’enseignement et du statut du personnel des carrières des services de l’Etat, la gestion tripartite de l’INSS et de l’INPP et l’implication des syndicats dans les travaux de réforme des entreprises publiques ont été, entre autres escamotés.

A propos des décrets en matière de réformes des entreprises publiques, l’Intersyndicale nationale du Congo était peinée et s’est posée la question de « savoir pourquoi le gouvernement n’a pas voulu appliquer le prescrit du décret qui l’invite à la consultation et à la concertation avec les partenaires travailleurs avant de procéder à toute réforme qui engage la vie de l’entreprise et celle des travailleurs ». Ils ont demandé au gouvernement « de surseoir à l’exécution de ces derniers décrets, afin de permettre à l’organe compétente, en l’occurrence le Cadre permanent du dialogue social (CPDS) de se saisir de l’ensemble de ces dossiers, de les examiner et de proposer au gouvernement des solutions alternatives ».

Dans le domaine de l’Emploi, Symphorien Dunia a noté que « beaucoup reste à faire dans la mesure où le Plan stratégique de création d’emploi initié par le gouvernement n’a pas encore produit les résultats attendus, à savoir la création de plus de 650.000 emplois en l’an 2008 ». Il a suggéré au gouvernement de « mettre en œuvre un Plan d’investissement d’urgence couplé d’une fiscalité incitative pour attirer les opérateurs économiques ».

(DN/PKF/GW/Yes)

Louis-Paul Eyenga Sana/Le Potentiel


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